Changer de métier vu d'un bon oeil par les recruteurs

Un conseiller recrutement remet des documents à un demandeur d'emploi lors d'un forum sur l'emploi près de Lille le 6 septembre 2013
Un conseiller recrutement remet des documents à un demandeur d'emploi lors d'un forum sur l'emploi près de Lille le 6 septembre 2013
(©AFP/Archives)

Une large majorité d’entreprises ayant recruté des candidats en reconversion considèrent que ce fut une réussite, mais en interne c’est une autre histoire: les deux-tiers des projets de changements de métier n’aboutissent pas, selon un sondage OpinionWay/Conseil d’orientation pour l’emploi (COE), publié mercredi.

Selon ce sondage diffusé dans les Echos et sur Europe 1, auquel l’AFP a eu accès, 86% des entreprises sont satisfaites de la plupart des recrutements de candidats reconvertis. Plus généralement, les trois quarts (de celles ayant reçu ou embauché des candidats en reconversion) considèrent que cette situation constitue plus un atout qu’un inconvénient.

Les entreprises disent notamment apprécier la motivation forte de ces candidats (64%) et 52% pensent qu’ils apporteront utilement un regard neuf sur le métier. Les recruteurs anticipent aussi que les personnes en reconversion sont plus à même de s’adapter aux évolutions du métier.

Parmi les personnes interrogées, 62% ont déjà recruté des personnes en reconversion, 51% ont vu des salariés les quitter pour se reconvertir ailleurs et 46% ont été confrontées, de temps en temps ou fréquemment, au cas de salariés souhaitant changer de métier au sein de l’entreprise.

En revanche, lorsque la reconversion est interne, les entreprises se montrent plus pessimistes: les deux tiers des projets n’aboutissent pas, selon elles, autant pour des « difficultés pratiques » que parce qu’elles jugent les souhaits de leurs salariés « pas réalistes ». Une majorité d’entreprises (56%) rapporte en outre que la reconversion ne fait pas partie de leur politique de gestion des fins de carrière de leurs salariés seniors.

Par ailleurs, dans le cas des salariés quittant l’entreprise avec le projet de changer de métier, la reconversion a beaucoup plus de chances de réussir si elle a été choisie et non subie: dans le premier cas, 82% réussissent, contre seulement 49% des reconversions consécutives au licenciement de leur salarié, observent les entreprises.

Autre enseignement de l’enquête à l’heure d’une nouvelle réforme de la formation professionnelle: si une majorité de chefs d’entreprises ou DRH affirme fournir un accompagnement aux recrues ou salariés en reconversion en faisant appel aux divers outils existants (bilans de compétence ou professionnels, CIF, DIF, tutorats…), 52% sont mécontents de ces outils, notamment les plus petites entreprises, et les trouvent pas vraiment (44%) ou pas du tout (8%) « facilitants et adaptés ».

Les entreprises souhaiteraient « un accompagnement renforcé », « davantage d’aides financières » et « une simplification des démarches administratives », estimant que le principal frein aux reconversions est « la complexité des démarches administratives », bien avant « la difficulté d’apprendre un nouveau métier » ou « les obstacles liés à la mobilité géographique ».

Cette enquête menée en ligne du 18 avril au 14 mai auprès d’un échantillon d’un millier de chefs d’entreprises ou DRH, représentatif du tissu économique, sera présentée jeudi au colloque organisé à Paris par le COE sur le thème « Changer de métier: quels enjeux? quels risques? quelles opportunités? ».

 

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